Séville comme Place des grands hommes…

Publié le par FICARA

 

Certains hommes nous enseignent comment pratiquer un art, comment écouter une mélodie, comment tenir une fourchette ; d’autres peuvent par leur simple présence transmettre tout à la fois.

 

Ces hommes particuliers, « extraordinaires » au sens noble, nous enseignent la vie. Je pense avoir eu la chance de côtoyer pendant un séjour à la Féria de Séville, deux catégories de ces hommes pleins de folie et d’épaisseur d’âme.

 

1° L’un d’entre eux est un ami qui m’est très cher. Grâce à lui, j’ai pu véritablement comprendre et préciser ma conception de l’essentiel en amitié - je ne tiens pas ici à occulter les autres amis qui me sont proches.

 

L’amitié n’est pas un simple serment fait dans sa jeunesse sur quelques éventuelles promesses qui n’engagent pas véritablement. L’amitié, c’est de se retrouver comme « frères de lait », de se retrouver face à une « nourrice » qui ne tient pour ambition que de nous renvoyer devant certains instants de notre vie foetale.

 

D'autre part, l’amitié et la mémoire sont très liées à mes yeux ; l’amitié dans le futur tient aussi à ces rêves qui nous surprennent la nuit, alors que tout est déjà oublié. L’amitié c’est de partager le meilleur comme le pire, les succès comme les défaites. Les moments de gloire, mais aussi ceux de désespoir.

 

L’homme a besoin de ses amis, car sans eux, il n’est que la mémoire de lui-même ; en revanche, grâce à eux, il peut s’inscrire dans un schéma plus ample et il en ressort bien plus grand.

 

2° L’autre de ces hommes est son père. Cet homme qui arrive sur le versant nord de sa vie est plein de savoir vivre, très dans le monde mais en même temps totalement en déconnexion.

 

Il est de cette race qui sait s’élever sans perdre le sens des réalités. Il est de cette étoffe d’hommes qui ont tout connu et qui en ont tiré les bonnes directions. Même si l’arbre cache souvent la forêt, le sens de leur vie est pris en charge par une force intérieure qui les poussent à toujours savoir quoi faire là où nombre d’autres hommes ne le sauront jamais.

 

Je ne dis pas qu’ils sont des demi-dieux, qu’ils ne souffrent pas et qu’ils vivent leur vie selon un modèle hors-de-la-volonté-humaine ; je pense juste qu’ils savent par avance quel est le mauvais chemin. Ce chemin, ils l’empruntent d’ailleurs très souvent et en ont pertinemment conscience; toutefois, ils savent toujours quelle est la bonne direction.

 

Ce type d’hommes par sa simple présence-dans-le-monde est riche de savoir et de savoir-vivre ; tout en étant assez libre pour ne pas s’y laisser engloutir. Cet homme peut vous apprendre la liberté - mais pas seulement la liberté financière, qui semble très importante dans sa vie malgré cela.

 

Il enseigne par sa simple existence, la liberté d’esprit, la liberté de se tromper en conservant la bonne voie malgré tout, la liberté de vivre son monde en étant un extra-terrestre, la perte de repère contrôlée, le dérapage sans visibilité mais avec une voiture très sécurisée...

 

Tout semble avoir laisser une trace sur son caractère, mais peu de choses y sont réellement imprimées : Minimaliste du sentiment, insatisfait par nature, mais grand d’esprit. Les grands hommes ont tous leur petite faiblesse. Lui aussi est parfois faible, mais c'est ce qui le rend plus noble !

 

Cet homme très à sa place dans notre monde -  et dans le sien par ailleurs - semble toutefois aspirer à le regarder de très haut. Là d’où personne ne l’a jamais vraiment vu. Cette position fait donc des envieux et des sceptiques. Car un illuminé ou un « génie » - au sens premier – font peur tout en faisant envie.

 

Je dois avouer avoir pris comme du petit lait toute leçon qui était dispensée sans en avoir l’air ; j’ai énormément apprécié cette tranche de vie et je ne l’en remercierai jamais assez.

Publié dans snkfpn

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